Je crus percevoir l'utilité des livrets joints aux productions discographiques lorsque les anglo-saxons en pourvurent les leurs, me disant que cela permettait une traduction accessible à ceux qui ont toujours besoin d'un dictionnaire pour flirter avec l'internationalisme
Le doute m'effleura quand je m'aperçut que les ricains ne roulant que pour eux, le livret était aussi inclus dans les éditions originales. Immédiatement les indigènes français s'appliquèrent à l'imitation. Dés lors, pas un sous-produit de la production française sans l'accompagnement du texte.
Je n'avais rien compris, c'était de la poésie, Même Brassens Georges, que j'arrivais à comprendre malgré son accent pourri de blues man du sud s'en trouva pourvu.
Dés lors tous les aphones vulgaires, les interlopes petites salopes virtuoses de l'oralité (sucer tout le monde, dans le doute?), virent là un moyen subtil, de faire comprendre à leur public les paroles inconstantes qu'elles susurrent.
Le texte un remède pour la voix, Carouzo était un con, jamais l'idée ne l'effleura.
J'avais appris à prononcer, comme mes maîtres anciens en déclamant sur les places publiques et les filles pudiques, avec dans la bouche soit, des pierres, du sable, des alligators nains soit des perles de verres volées à d'abominables gamins pourvoyeurs de destins fébriles ou pourfendeurs de ligne de mort, J'ai mâché la réglisse en bâton, le carambar en gerbe, la coca en cola.
Que de temps perdu, Il suffisait d'écrire un livret. C'est maintenant chose
faite.
Vous avez le texte, il ne vous reste plus qu'à vous procurer le disque
contre (pour?) la somme de 100 fr. Port Compris à l'ordre de:
SKIZO Frénétick Bande C.C.P. 904.50 N LYON
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Je suis un démagogue public,
Une vestale à carreaux
Qui se retourne comme un rien,
C'est pas une paire de manches;
Mais pardessus tout c'est,
L'idole aérophage, c'que j'vends, c'est pas du vent,
J'le puise dans vos cerveaux
Je suis Ringard: Marchand d'illusions.
Ringard: Bouffeur de Mythes.
Ringard, Hé! pauvres cons!
Il nous reste les cordes du métier pour se pendre.
Bouche bée, Baby Dool
Regarde son idole, la bercer d'illusions.
Instable sur sa stalle
La star agrippe, ses tripes, son fric,
Au feu de la rampe
Quitte à s'y brûler les doigts: Il rampe.
Il est Ringard: Marchand d'illusions.
Ringard: Bouffeur de Mythes.
Ringard: Hé! Pauvres cons
Il nous reste les cordes du métier pour se pendre.
Lyon 1978
Pour le clip cliquez sur mon nez
Un masochiste rencontre un sadique,
Le masochiste dit au sadique: "Fais moi mal!"
Le sadique répond "Non !"
Un sadique que l'on lâche dopé dans une église,
Ceux qui se torturent la tête pour le look et la frime,
Branchés sur le secteur de fantasmes épouvantes
Comme: presser du citron sur une huître vivante.
Hé bien! Moi j'aime ça
C'est mon passe-temps.
Faire manger du poulet à un agent de police
Puis lui faire boire un coup pour qu'il insulte les flics.
Demander de l'argent à un aveugle esseulé
Et se servir de celui-ci pour lui payer l'ciné.
Hé bien! Moi j'aime ça
C'est mon passe-temps.
Un para que l'on lâche sur une ligne à haute-tension,
Un gars qui s'crève un oeil pour attirer l'attention,
Offrir de l'arsenic à un neurasthénique,
Lui donner des pantoufles s'il est paralytique.
Hé bien! Moi j'aime ça
C'est mon passe-temps.
Donner des aphrodisiaques à une femme en sainte,
Piller les cimetières pour revendre les jacinthes,
Offrir des boules "Qui est-ce?" à un sourd-muet
Puis lui crever les yeux pour que tout soit complet.
Hé bien! Moi j'aime ça
C'est mon passe-temps.
Oui, un passe temps qui passe le temps.
Un, deux, trois,
Nous irons au bois.
Quatre,cinq, six,
Ceuillir des cerise.
Sept, huit, neuf,
Un atome tout neuf,
Pour la bombe atomique, maque.
Six, cinq, quatre, trois, deux, un,
BOOOOOUUUUUUMMMMMmmmmmmm!
Lyon 1964-1978
Click Pour Clip
Derrière ses carreaux qu'un soleil, interne éclaire,
Un kaléidoscope, qui change selon la lumière,
Qui passe du gris au vert, selon qu'elle est
Timide ou en colère.
Elle élève en elle: un Saint Graal, comme un
diamant rouge,
Un coeur palpitant qui bat, bat, tangue et pulse, et bouge;
Barre de mesure son temps, abreuve ses pensées
D'un drôle de boucan.
J'aime une Kathédral Sentimentale.
Ton corps de sexe les vexe,
Ton existence les dérange,
Ils ne voient, en toi, qu'une image passage (pas sage).
Derrière sa façade, éclairée en
son et lumière,
Beauté sculpturale surmontée d'un fronton austère,
Qui ouvrira la porte, deviendra fou,
Ébloui de lumière.
J'aime une Kathédral Sentimentale.
Lyon 1974
Un cri de tombe, qui tombe,
Quand tombe l'ombre de la nuit,
Moi je, sors de ma tombe
Et à travers les bois je m'enfuis;
Pour aller rejoindre ma mie
Dans son cercueil de verre et de bois.
Fou
Fou de vous
Fou de vous
Faim de vous
Faim de loup
J'ai peur, je crois aux croix,
Aux croix de fer, aux croix de verre, aux croix de bois.
J'ai peur, j'ne crois qu'en moi
Et surtout pas en Lucifer, (c'est pas un choix).
Pour aller rejoindre ma mie
Dans son cercueil de verre et de bois.
Fou
Fou de vous
Fou de vous
Faim de vous
Faim de loup.
Je suis un vampire snob
Je mets du whisky, du whisky dans mon sang
Et je gobe les petites mouches
Qui ont leurs inconvénients;
Puis j'vais rejoindre ma mie
Dans son cercueil de verre et de bois.
(Un verre et je boie.)
Fou
Fou de vous
Fou de vous
Faim de vous
Faim de loup.
Lyon Février 1967
Déjà merdeux, j'étais chiant:
J'avais du mal à entraver
Les idées, que comme par hasard
On voulait m'imposer.
Alors j'vous ai vu venir d'loin,
Avec vos doctrines, vos combines,
Vos belles idées aseptisées,
Et votre frime pleine de déprime.
J'ai pas besoin de ça pour vivre,
Vous pouvez Même crever dans vos trous,
Couiner votre angoisse, votre vide:
Fais comme des rats dans un égout.
Il y en a qui parle philosophie
À grands coups d'lame de rasoir
Règle leurs problèmes existentiels
À grands coups de lattes dans les mâchoires
Quand j'rencontre l'un de ces jobards,
Je barre ailleurs voir si j'y suis,
J'me fais tout petit, j'suis moins bavard,
Mais en catimini j'me dis:
J'ai pas besoin de ce con pour vivre,
Il peut Même crever dans son trou ,
Couiner son angoisse et son vide:
Fais comme des rats dans un égout.
Les artistes se soignent sur scène
Les politicards, les curés aussi;
Les p'tits soldats font leur western,
Chacun s'astique la panoplie.
Alors v'nez pas me raconter
Q'les mots changent la face des mondes,
Y'a q'des prophètes paranoïaques,
Y'a que des messies à crédit
On a pas besoin de ça pour vivre
On a bien le temps de crever dans nos trous
Au diable les angoisses et le vide
Pour
Jouir comme des rats dans un égout.
Jouiiiiiiiiiiir
Lyon 1977
Cours, cours, la vie court,
Prends ton temps mets tes bottines.
Cours, cours, la vie court,
La mort sous son manteau d'hermine
Hisse ses grands os blancs
Et sa faux d'argent
Tu l'imagines?
Mais comment, comment dire?
Tu regardes vivre ton androïde.
Elle vendait du futur à des enfants mort-nés
Lui pédalait à vide dans son cercueil flottant
Cours, cours, la vie court,
Tes vacances en couleur se dévident.
Cours cours, la vie court,
Sur l'écran blanc de ton vide.
Et quand tout s'éteint
Il ne reste rien.
Tu imagines?
Mais comment, comment dire?
Tu regardes vivre ton androïde.
Lyon 1981
Je prends mes cliques, J'prends mes claques
Plus une tarte dans la gueule.
Sans bagages je dégage:
Les barrages m'enragent.
Cet amour platonique
Quelle m'avait donné,
Comme une fleur antique
En moi c'était plantée.
Mais, épris par la fin
J'ai dévoré la fleur,
Du regard de mes mains
J'en ai détruit le coeur.
Jobard en voyage
Les pétales sont tombés
En s'envolant au vent
Et seul se sont fanés,
Comme se meurt un enfant,
Sans bien se rendre compte
Qu'il part à petit feu
Mais s'il a lu un conte
Où s'ébrouait un vieux.
Qui barre en voyage
Un vieux bonhomme moisi
Par un pleur de souffrance,
Qui délaissait la vie
Pour revoir son enfance,
Il a connu beaucoup
D'amour comme celui-là
Et ne traite de fou
Ceux dont l'esprit s'en va:
Se barre en voyage.
Les pétales sont tombés
De coeur en amourette,
En draguant, ma pensée
A l'alcôve est seulette.
Submergeant la pensée
De futurs lendemains
Mon âme aura fusée,
Il n'en restera rien, Rien, Rien
Je barre en voyage.
Jobard en voyage.
Bye, Bye,
Bye bye Barbare
Barres-toi et marres-toi bien.
Lyon 1966
Anna est allergique, anallergique,
À mes métamorphoses, mes anamorphoses,
Anna sème des anathèmes:
"I put a spell on you
Because you're mine."
Anna c'est la nana, la super nana,
Un superbe animal
Anna c'est mon Anima.
Anna et sa soeur Lise, analysent
Mes propos, à tout propos
Anna n'est pas bête, pas analphabète,
Elle lit devin, mes lignes de main (demain)
Anna c'est la nana, la super nana,
Un superbe animal
Anna c'est mon Anima.
Anna implose, explose: anatomique;
De tout son corps, elle bande à mort.
Anna aime le temps, (anachronique)
De toutes ses dents elle rit en dedans.
Anna c'est la nana, la super nana,
Un très bel animal
Anna c'est mon Anima.
Bretagne 1975
A.A.A.
D.D.D.
N.N.Haine
BLUES
Mama grosse mama
Je sens
Comme un rot sournois
Un rythme lointain
Qui me revient
C'est le ADN Blues
ADN Blues
Ce rythme intéressant
Qui me martèle les tympans
C'est le coeur de ma maman
Qui fait
AAA
DDD
NNN
BLUES.
Villeurbane 1985
Otes tes chaussettes, Louise
Tes pieds sensibles, oh dis
L'odeur qui s'en échappe me va
Je prends mon pied, Louise
À te lécher oh oui !
La crasse qui orne tes nougats
Pâle comme un lys
Tu glisses sur mon vis
Comme dans un film
Classé X
Toute ma jeunesse Louise
Fut malheureuse oh oui !
Ma mère me tapait sur les doigts
Les doigts de pieds oui !
Enfant martyr j'étais
Quand j'voulais pas lécher papa
Pâle comme un lys
Tu glisses sur mon vis
Comme dans un film
Classé X
Et si tu m'aimes Louise
Je t'en supplie tends-moi le pied
Lorsque je suis dans l'embarras
Dans l'embarras à Lambaréné
Je t'en supplie tends-moi le la
Pâle comme un lys
Tu glisses sur mon vis
Comme dans un film
Classé X.
Villeurbanne 1974
Elle gicle de son paddock dés cinq heures du matin
Elle se tape un jus et va pointer à son turbin
Salut copains, copines, on s'raconte la télé d'la veille
On parle même de météo dans ce coin pourri, sans soleil
Elle rentre crevée le soir, s'assoit devant son aquarium,
Se tape un valium et retourne à la case départ.
Moi j'dis: "Y'a pas d'quoi rire, Y'a pas d'quoi pleurer
À chacun sa frime,
À chacun sa réalité"
Y'a l'métro suburbain qui lui dégouline dans la tête
Il joue les mecs blasés, mais au fond d'lui il trouve ça chouette
Il a des décalquos qu'il s'imprime sur la rétine
Quand il fait la lumière, par transparence y'a sa déprime
C'est comme pour moi bien qu'en pleine innocence
Le jour de ma naissance, je fus condamné à mort
Moi j'dis: "Y'a pas d'quoi rire, Y'a pas d'quoi pleurer
À chacun sa frime,
À chacun sa réalité"
Comme tous les vendredi je prends mon bain d'pied chez la reine
Qui m'dit: "j'suis pas maso, je préfère le thé que les beignets."
Elle me tend son sceptre tout en acier chromé
Elle m'dit: "C'est bien pratique surtout le soir pour se toucher."
C'est comme ce mec, amoureux des crémières
Y'a des tonnes de lait qui tourne en rond dans son salon
Moi j'dis: "Y'a pas d'quoi rire, Y'a pas d'quoi pleurer
À chacun sa frime,
À chacun sa réalité."
Lyon 1975
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GAURDON' |
Chants+Guitare |
Jean SOULIER |
Improvisation Guitare Soliste |
Enregistrement PUBLIC MJC LAENNEC |
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Mon frère étudiant amateur faisait le soir après la classe
En petit bricoleur, des cercueils de classe
Il les vendait aux gens, au beau monde qui passe
Pour les aider à passer de l'autre côté du temps
Son petit commerce est prolifiant (prolifique)
Le macchabé, ça se vend bien
Et comme il gagne beaucoup d'argent (de fric)
Il va ouvrir un magasin
J'suis entrepreneur de pompes funèbres
C'est là que réside ma joie
Moi j'ai toujours eu de la veine
Car dans ce métier, je touche du bois
Je cloue, je cloue, je cloue des cercueils
Cercueil à vendre
Ça fait bientôt vingt ans que cela dure
Mon frangin roule en Cadillac
Des cadavres il en a cure
Il n'a qu'un rêve c'est qu'tout le monde claque
Il construit des costumes en sapin ou en chêne
Cela dépend de votre fortune et dans le futur de la sienne
J'suis entrepreneur de pompes funèbres
C'est là que réside ma joie
Moi j'ai toujours eu de la veine
Car dans ce métier, je touche du bois
Je cloue, je cloue, je cloue des cercueils
Cercueil à vendre
Les pissenlits par la racine, plus qu'à mon tour je les mangerai
Mon enterrement, payera de mine car c'est moi qui l'organiserai
Mes héritiers seront marrons
Car j'y laisserai tous mes ronds
Tous mes ronds
Dead is money
Lyon 1965
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GAURDON' |
Chants+Guitare |
Jean SOULIER |
Improvisation Guitare Soliste |
Enregistrement PUBLIC MJC LAENNEC |
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Putain, Bon Dieu, Qu'est-ce-qui m'arrive?
Parfois je me mets dans le bain
Aussitôt l'eau claire devient grise
Serait-ce là un miracle urbain ?
Non, je crois plutôt que je déteins
Jeux des tains
Je laisse des marques sur ma route
Je laisse des traces sur mon chemin
La fille de Lord Byron
Un matin m'a pris la main
Deux, trois jours plus tard la mignonne
M'a dit "J'suis pas sûre mais j'crois bien
Que je déteins
Jeux des tains
Tu devrais voir un médecin
Je laisse des traces sur mon chemin."
Je cherche des vrais puces
Dans ma tête de neuf heures au matin
Dans mon univers solitaire
Mes draps ou ma salle de bain
J'ai bien regardé, "Je déteins
Jeux des tains
Je laisse des marques sur ma route
Je m'en suis mis encore plein les mains
Dans c'monde pour tarés et débiles
Pour morts vivants et pour héros
Si la mort veut me faire la peau
J'la regarderai droit dans les os
Je lui dirai que je déteins
Jeux des tains
Je laisse des marques sur ma route
Je laisse des traces sur mon chemin.
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GAURDON' |
Chants+Guitare |
Jean SOULIER |
Improvisation Guitare Soliste |
Enregistrement PUBLIC MJC LAENNEC |
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Je suis Buck John sur son cheval
Dans des plaines pleines de cactus
Tombant dans l'avenir astral
Un peu, beaucoup et Même plus
Je suis feu ce vieux gitan
Qui joue de l'orgue électronique
Sur un clavier de sucre blanc
Qui fond à chaque dialectique
Mais, quand la nuit s'achève
Je suis plus dingue
Que mes rêves.
J'suis cet enfant caractériel
Qui fait pleurer ses grands parents
Pendu sur l'étendage à linge
Une serpette entre les dents
Morphée me roule dans ses fantasmes
Où pleuvent des cubes multicolores
On me demande: "Aimez-vous Brahms?"
Je réponds: "Je m'en fous, je dors."
Mais, quand la nuit s'achève
Je suis plus dingue
Que mes rêves.
Jolie, était-elle blonde ou rousse?
Sans importance, je m'égare
On avait un tapis de mousses
ßordée de vêtements épars
Je me coule dans cette eau douce
Mon ventre se presse sur le rebord
Dans cette flotte, je coule en douce
Quand je m'éveille: Je suis mort.
Mais, quand la nuit s'achève
Je suis plus dingue
Que mes rêves.
Metz 1968
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GAURDON' |
Chants+ Guitare |
Enregistrement In MY CUISINE, improvisation pour le film "La Raison Du Plus Fort" de A. Di Fonso |
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Cerné par la TV
De pub intoxiqué
Déjà dés la primaire
Instituée
Par des professionnels
De l'aseptisation
Qui t'apprirent
Un rôle,
Le rôle
Avais-tu vraiment le choix?
De refuser le rôle
Balancer ce rôle au panier
Un jour comme ton père
Un jour comme ta mère
Feras-tu un enfant bien gras
A qui l'on apprendra
Un rôle
Le rôle
Lui restera-t-il alors
Le choix
De refuser le rôle
Balancer ce rôle au panier
Quand tu vois les autres dans la rue
Tu te dis mais c'est pas vrai
Ils jouent leur rôle
A la perfection
Le rôle
Mais ont-ils eu un jour le choix
De balancer le rôle
Balancer le rôle
Balancer le rôle
Au panier.
Impro Lyon 1979
Les filles que j'tiens dans les bras
Ne me font pas, rire aux éclats
I'am pauv'mec
Le rire n'emprunt
Pas mon visage (bis)
Mais j'irai rejoindre ma mère
Qui attend un enfant de moi
I'am pauv'mec
Le rire n'emprunt
Pas mon visage (bis)
L'enfant qu'elle aura de moi
Ne me ressemblera pas
I'am pauv'mec
Le rire n'emprunt
Pas mon visage (bis)
Il aura six pieds, trois bras
Il me fera rire aux Éclats
J'serai plus un pauv'mec
Le rire illuminera
Mon visage.
Lyon 1973
Vois ce petit cône métallique
Vois c'est une balle
Dimension 6,35
C'est petit hein!
Pour qui sera-t-elle?
Pour toi pour moi?
Pour un président?
Pour un condamné à rien?
Pour la môme touche-pipi?
qui, qui! qui!
PAN!
Vois, ce petit cône métallique
Vois, c'est une balle
Par où entrera-t-elle?
Par l'oeil droit?
Par l'oeil gauche?
Symétriquement entre l'un et l'autre?
Par les dents?
Par le nombril?
Par le! par le! par le!
PAN!
Vois, ce petit cône métallique
Vois, c'est une balle
Pour quand ton tour?
Pour quand mon tour?
On y passera tous
Et pourtant
On est pas pressé de vivre
Vois, ce petit cône métallique
Vois, c'est une balle
Qui....
PEND
Au-dessus de nos têtes.
Metz 1967
Je domine le monde
Du haut de mon vertige
O vaste chose immonde
Sans voix et sans prestige
Le complexe d'Icare
e ne l'ai plus, je vole
Au-dessus d'une mare
D'affreuses bestioles
Qui grouillent sous mon moi
En élevant ma haine
O utopique joie
Qui comme un ver se traîne
Dire que je suis l'un d'eux
Un bout de cette peste
De ce stupre trop hideux
De ce crime pire qu'inceste
Un de ceux qui hérite
De leur fausse justice
Leur bonté hypocrite
Leur guerre en armistice
Médailles en chocolat
Pour tous ces beaux héros
Qui s'ils s'additionnent
Ne donnent que zéro
Même le plus grand des rois
Même dieu l'empereur
Ne peuvent avoir l'émoi
Qui suint de ma splendeur
Moi, le petit paumé
Le pauv'mec, le clochard
Combien d'argent gagné
A la sueur du trottoir
Pour pouvoir me payer
Ce baptême de l'air
Mais l'avion a brûlé
Et je suis dans les airs
Et dans la chute libre
Je ne comprends pourquoi
Ce con de parachute ne s'ouvre-t-il donc pas ?????????
Lyon 1965
Quand un curé rencontre un autre curé
Ils se disent: "Il était une fois"
Quand un curé rencontre une femme
Ils se racontent des histoires de père et mère
Frères et s¦urs et ad libido
Quand un curé rencontre un athée
Ils parlent, que dis-je: "Ils causent" de religion
Quand un curé est seul chez lui
Il s'emmerde.
Metz 1968
Le jour se lève sur demain
Le néant a tout absorbé
De toi, il ne me reste rien
Qu'un corps fantoche et dépecé
Au gré des flots le vent t'emmène
Pourquoi n'as-tu donc point coulé ?
Ce qui me fait le plus de peine je suis seul
Seul pour t'identifier.
Et de revoir ton corps râblé
Encore moins beau qu'à l'habitude
T'aurais du apprendre à nager
M'épargnant une vision si rude
Où ton Rimmel a dut couler
En cernes sous tes yeux gonflés
Je ne peux me faire à l'idée
Que je suis seul
Seul pour t'identifier
Ah! comme tu dois avoir grossi
Avec de l'eau dans les narines
Toi qui mangeais du pain sans mie
Pour pouvoir garder la ligne
Et de voir tes cheveux filasses
Sur tes bajoues sûrement collés
Comme ça doit être dégueulasse
Mais je suis seul
Seul pour t'identifier
Tu ne partageras plus mon pont / Je ne t'entendrai plus râler
Mais peut-être avais-tu raison / De dire que la nuit
La nuit je bougeais..................Plouf ! ! !
Lyon 1965
Une horloge égraine ses douze coups
Sont-ce ceux de midi?
Une horloge Égraine ses douze coups
Sont-ce ceux de minuit?
Je m'en fous se dit l'aveugle
Et il continue sa route dans la nuit.
Metz 1968
Petite fleur qui vivait d'amour
A reçu un coup au c¦ur un jour
Un coup de bistouri fatal
Donné par l'amant légal
Petite fleur qui vivait d'espoir
A reçu un coup au c¦ur un soir
Cette vision phénoménale
Lui fit plus mal que le supplice du pal
Y'a plus d'amour dans ses tiroirs
Y'a plus rien pour la faire bander
Elle a remis aux accessoires:
L'auxiliaire "être" le verbe "aimer"
Elle dit que son mec en douce
Fait d'la buée sur les miroirs
Du coup elle ne peut plus s'y voir
Ni en peinture, ni teinte en rousse.
Petite fleur qui vivait d'amour
A reçu un coup au c¦ur un jour
Un coup de bistouri fatal
Donné par l'amant légal
Petite fleur qui vivait d'espoir
A reçu un coup au c¦ur un soir
Cette vision phénoménale
Lui fit plus mal que le supplice du pal
Elle ne croit plus au bonheur
Elle fuit les amours synthétiques
Lui reste bien la beauté plastique
Mais l'a chopé des rides au c¦ur.
Petite fleur qui vivait d'amour
A reçu un coup au c¦ur un jour
Un coup de bistouri fatal
Donné par l'amant légal
Petite fleur qui vivait d'espoir
A reçu un coup au c¦ur un soir
Cette vision phénoménale
Lui fit plus mal que le supplice du pal.
Lyon -+1983